Un banc d’essai moteur est une installation utilisée pour développer, caractériser et tester des moteurs. Le banc permet le fonctionnement du moteur à différents régimes de fonctionnement et propose des mesures de plusieurs grandeurs physiques associées au fonctionnement du moteur. Il est utilisé pour effectuer des recherches et du développement de moteurs, pour les calibrer, typiquement dans les sociétés des service ou pour des applications de course, ou utilisé à la fin de la ligne de production dans une usine pour assurer la conformité de la production.
Un banc d’essai véhicule est l’équivalent de ce qui précède pour l’ensemble du véhicule et le Groupe Motopropulseur (GMP). Il est aussi appelé banc à rouleaux car le véhicule est fixé sur des rouleaux qui sont entraînés par les roues motrices. Il est utilisé pour vérifier le comportement du moteur dans son environnement final ou pour certifier les émissions de polluants et la consommation de carburant sur un cycle défini.
Pour comprendre ce qui est de travailler dans les essais moteur et véhicule, nous avons posé plusieurs questions à un ingénieur travaillant dans l’industrie automobile.
Questions à Emmanuel Brice*, ingénieur mise au point GMP chez D2T
Pourriez-vous nous dire en quoi consiste votre travail ?
Emmanuel Brice : Le moteur ayant été conçu, il faut le calibrer pour répondre à certaines exigences de consommation, de performances et d’émissions de polluants. Nous agissons donc sur les paramètres moteurs de la boucle d’air, de la boucle carburant et sur d’autres actionneurs. Dans la vie d’un projet nous commençons toujours par du banc moteur car les véhicules ne sont pas encore disponibles, puis nous faisons des essais sur banc à rouleaux et enfin des missions chaudes ou froides suivant les objectifs.
Nous recevons un cahier des charges avec des cibles à atteindre en termes d’émissions de polluants, de consommation de carburant et de performances. Pour les atteindre, nous testons différents jeux de paramètres suivant des plans d’expérience fournis par des outils internes PSA. La difficulté étant de définir le domaine de validité de chaque paramètre. Notre livrable est une calibration et des résultats d’essais pour valider des solutions proposées.
Quelles sont les compétences et connaissances que vous utilisez le plus dans votre travail quotidien ?
E.B. : En termes de connaissances, des bases en combustion me semblent essentielles. Nous devons anticiper l’impact d’un actionneur sur les polluants, vérifier des tendances et être capable d’extrapoler parfois. Il faut avoir un sens de l’analyse afin de porter un regard critique sur les résultats d’essais. Pour ce qui est des compétences, nous apprenons au fil du temps à utiliser au mieux les moyens d’essais et à interagir le mieux possible avec le conducteur de banc.
Quelles sont les qualités requises pour ce métier ?
E.B. : De la rigueur, du sens pratique, savoir travailler en équipe, de l’autonomie, et un sens aigu du résultat.
Quels types de logiciels utilisez-vous fréquemment ?
E.B. : INCA, Concerto, MDA, VISU, Matlab, Pack Office.
Quelle est la part de technique et la part de management projet/humain dans votre métier ?
E.B. : Nous faisons environ 60% de travail technique et le reste est dédié au management de projet et à la gestion humaine. C’est une part importante mais nécessaire pour la communication avec les autres services, avec le projet (qui pilote la réalisation des calibrations) et avec les équipes après-ventes & homologation.
Quelles sont les interactions avec les autres services du groupe ?
E.B. : Nous recevons un cahier des charges (par exemple le moteur doit émettre tant de NOx sur tel point) du service simulation qui l’élabore à partir des données véhicules. Il y a également un lien fort avec les équipes « moyens d’essais » afin de sécuriser le fait d’avoir des essais fiables. Enfin, en vie série, les personnes impliquées dans le projet viennent demander des petites modifications, sans passer par le service simulation.
Emmanuel Brice, ingénieur mise au point GMP chez D2T pour PSA
Emmanuel Brice a débuté chez D2T en 2010. Avant cela, il a obtenu un double diplôme à l‘ESTACA et à l’université de Southampton, dans le domaine des fluides énergétiques et du développement durable.